Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, la lutte des Gitans pour garder leur place
La mairie des Saintes-Maries-de-la-Mer prévoyait de remplacer le marché des gitans historique par une animation touristique durant le pèlerinage annuel qui a lieu le 24 mai. Après de fortes tensions, les représentants des forains ont obtenu gain de cause, mais leurs conditions d'accueil sont toujours difficiles.
MYTHOLOGIE CAMARGUAISELes réticences à accueillir les voyageurs aux Saintes-Maries-de-la-Mer n’est pas nouvelle. Selon la documentation de l’Association des filles et fils des internés du camps de Saliers, entre 1895 et 1898, la préfecture des Bouches-du-Rhône interdit le pèlerinage de Sara. Ensuite, c’est l’Église qui demande aux Gitans de passer par une porte dérobée pour accéder à la crypte de Sara et ne pas se mélanger aux autres croyants. Au cours de la première partie du XXe siècle, le pèlerinage des Gitans s’est officialisé. C’est au marquis de Baroncelli que l’on doit l’acceptation des Gitans dans l’histoire des Saintes-Maries et leur entière place dans la mythologie camarguaise. Le poète et éleveur de taureaux, disciple de Frédéric Mistral, est venu d’Avignon s’installer aux Saintes pour toucher à l’idéal d’une vie en harmonie avec la nature et la culture provençale. C’est lui qui a inventé le costume de gardian, codifié la course camarguaise et, en 1935, convaincu l’archevêque d’Aix et Arles d’autoriser de reconnaître le culte de Sara. Depuis cette date, la statue de Sara la noire sort tous les 24 mai de son église pour une bénédiction purificatrice dans la mer Méditerranée, face à la Palestine, lieu de sa provenance selon la mythologie.
“Les Gitans font partie de la culture camarguaise, c’est à nous de continuer cette histoire”, explique Berenger Aubanel, l’arrière-petit-fils du marquis Folco de Baroncelli, qui continue d’œuvrer en ce sens “mon arrière-grand-père avait fait le lien, nous, on continue.” Le jour du pèlerinage, ses amis et lui, de la Nacioun gardiano, gardians et protecteurs de la culture camarguaise, accompagnent à chevaux les gitans qui portent la sainte Sara sur leurs épaules.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire