Demandeurs d’asile : la Ville envisage deux nouveaux projets d’hébergement autogérés
Après la fermeture du centre d'accueil conventionné, occupé et géré pendant 9 mois par des personnes migrantes rue Saint-Bazile (1er), deux immeubles municipaux pourraient accueillir des initiatives jumelles d'ici au mois de septembre.
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À Marseille, le parcours d’hébergement d’urgence est saturé. Alors que c’est la loi et que cette compétence incombe à l’État, la moitié des 6000 demandeurs d’asile recensés n’a pas accès à une mise à l’abri. “Ce qui favorise le sans-abrisme, les bidonvilles et le recours aux marchands de sommeil”, déplore Audrey Garino, l’adjointe au maire de Marseille chargée des affaires sociales. Toutefois, “personne de ceux qui vivaient à Saint-Bazile n’est à la rue pour l’instant”, souligne Alieu Jalloh.
DEUX PISTES PRIVILÉGIÉES
Audrey Garino s’en félicite et tire un “bilan positif” de l’opération, “à commencer par le fait que la démarche est partie des premiers bénéficiaires eux-mêmes. Ce qui est une vraie valeur ajoutée.” Elle l’assure, “la suite est là” : “La Ville ne souhaite pas que l’initiative s’arrête. Nous désirons continuer à participer à cette dynamique collective. Nous étudions comment accompagner une suite en mobilisant de la vacance de foncier municipal.”
Deux pistes sont privilégiées dans des bâtis propriété de la Ville. Ces deux projets, l’un dans le 4e, l’autre dans le 3e arrondissement, pourraient accueillir leurs résidents à partir de septembre prochain. Pour le premier, la commune réalise des études afin de s’assurer de la conformité bâtimentaire d’un ancien établissement social. Ses 850 m² devraient à terme permettre de loger une trentaine de personnes, de mettre sur pied un accompagnement social, mais aussi d’offrir d’autres activités telle que de la restauration. “Comme à Saint-Bazile, il ne s’agit pas de penser un seul site d’hébergement, mais d’en faire un lieu ouvert sur les riverains et le voisinage, notamment pour éviter les stigmates de la peur”, précise Jean-Régis Rooijakers coordinateur au sein de l’association Justice et union pour la transformation sociale (Just).
MIXITÉ DES USAGES
La seconde initiative est imaginée dans un immeuble du 3e arrondissement actuellement partiellement occupé pour en assurer la sécurisation. Dans un étage resté inoccupé, une quinzaine de chambres pourraient être aménagées. Il s’agit là d’élaborer un projet hybride, axé “sur la mixité des publics et des usages, à l’image de l’Auberge marseillaise, avec une attention particulière portée aux femmes et aux mères avec enfants”, glisse encore le porte-parole de Just. Les deux projets s’inscrivent clairement dans la continuité du “Cada (centre d’accueil de demandeurs d’asile) autogéré” du 1er arrondissement.
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