samedi 17 juin 2017

Conférence Mardi 13 JUIN à 18 H.





"Archéologie et histoire pré-industrielle. De nouveaux savoirs interdisciplinaires issus des fouilles autour de la porte d'Aix à Marseille : genèse d’un quartier artisanal (1680 - 1830)"

Par Ingrid Sénépart, Service Patrimoine et Monuments Historiques de la Ville de Marseille et Colette Castrucci, Institut national de recherches archéologiques préventives
AVANT PREMIÈRE DE LANCEMENT DES JOURNÉES NATIONALES DE L’ARCHÉOLOGIE ( LES VENDREDI 16, SAMEDI 17 ET DIMANCHE 18)
➤ Entrée libre, dans la limite des 200 places disponibles à l’auditorium

Rencontre et signatures par les auteurs Ingrid Sénépart et Colettte Castrucci :l
Le dimanche 18 juin , de 16h à 17h

Le projet d’aménagement et de réhabilitation immobilière de la colline Saint-Charles à Marseille, conduit par l’établissement public Euroméditerranée, a donné lieu à une série de fouilles préventives menées par l’INRAP et la Ville de Marseille de 2002 à 2008. La colline est localisée, en effet, dans un secteur potentiellement sensible du point de vue archéologique en raison de sa proximité avec les portes principales de la cité antique et médiévale — ce qui laissait augurer des découvertes. Les fouilles ont livré les restes d’une manufacture royale des Poudres et de salpêtre, puis d’État, édifi ée au XVIIe siècle et en usage jusqu’au début du XXe siècle, les traces de vignobles grecs antiques, et les vestiges d’une occupation préhistorique courant du VIIIe millénaire au IV e millénaire av. J.-C.
Consacré à la Salpêtrière et à son environnement urbain, l’étude du site est le fruit d’une collaboration étroite entre archéologues et historiens qui offre une première synthèse sur le quartier de la Porte d’Aix de la fin du XVIIIe siècle à la première moitié du XIXe siècle avant que ce quartier ne se paupérise.
Installée à l’entrée de la ville près de la Porte d’Aix au lieu-dit Bernard du-Bois, ou du Bosc, la Salpêtrière a disparu très tôt de la mémoire marseillaise. Les études qui lui sont consacrées ici mettent en lumière son évolution, de sa construction à la fin du XIXe siècle, et l’étonnante aventure de ses productions et des inventions qui y étaient associées ainsi que sa complémentarité avec la poudrerie de Saint-Chamas.
Elles permettent de documenter la genèse de l’îlot Bernard-du-Bois dans lequel elle a été implantée — qui progressivement loti à partir de 1666, au moment de l’agrandissement de Marseille — accueillait à la fois maisons particulières et fabriques à l’origine de sa réputation artisanale.
Elles montrent les liens que ces activités manufacturières ont pu entretenir avec celles du vallon voisin de la Joliette et le rôle de la salpêtrière dans leur implantation.
La localisation d’industries nauséabondes ou potentiellement dangereuses dans l’enceinte de la ville a été également l’occasion de décrire le rapport des Marseillais à la pollution à partir de la fin du XVIIIe siècle, moment où la sensibilité liée aux odeurs évolue et de documenter la manière dont la cité phocéenne avait lutté contre ce fléau.
Ce quartier, aux portes de la ville, se présentait aussi comme un témoin idéal pour évoquer un pan peu exploré de la géographie et de l’histoire urbaine de Marseille : celle de la constitution de ses faubourgs et la question des limites et de l’entrée de ville. Les archéologues ont levé un lièvre, les historiens l’ont poursuivi.

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