Écoles : une première vague de chantiers héritée de Gaudin
Sur les 174 écoles marseillaises promises à une réhabilitation lourde, seul un tiers est connu à ce stade. Dans la première liste présentée lundi par Benoît Payan, on retrouve, à quelques exceptions près, les chantiers prioritaires déjà fixés par la précédente majorité.
Quelles sont les 174 écoles qui seront “totalement rénovées” ? À cette question importante pour les parents d’élèves et le personnel, la Ville de Marseille n’a pas apporté de réponse complète lors de sa présentation du “plan écoles” ce lundi. Impossible donc de savoir si l’école de votre enfant sera concernée par l’investissement massif promis… ou n’a pas été retenue dans les priorités.
Pour l’heure, seule la “première phase” de 32 établissements – soit à peu près le double d’écoles car ils combinent souvent maternelle et élémentaire – est communiquée, avec une perspective de livraison avant la fin du mandat en 2026. Sans jamais que Benoît Payan l’explicite, on y retrouve principalement des projets enclenchés sous la dernière mandature de Jean-Claude Gaudin. Dans la liste seuls quatre ne figuraient pas dans le programme de travaux défini début 2020 par la précédente majorité. On y trouve notamment dix reconstructions d’écoles dites GEEP, repérées comme les plus problématiques et six groupes scolaires neufs liés à des opérations d’urbanisme (les Fabriques et la cité scolaire internationale en lien avec Euroméditerranée, Quartiers libres à la Belle de mai et les ZAC de la Capelette et du vallon Régny).
LE PROJET D’ÉCOLE DES DOCKS LIBRES STOPPÉ
Au passage, on observe quelques évolutions dans les priorités. Dans le 3e arrondissement, si l’école de la Friche n’est que reportée à une phase ultérieure du fait de difficultés juridiques, celle des Docks Libres n’est plus à l’ordre du jour. “Le budget sera réinjecté sur l’école du parc Bellevue. Nous voulions éviter l’effet Ruffi, avec une école neuve d’un côté et une école dégradée de l’autre”, justifie-t-on à l’hôtel de Ville, en référence à la polémique qui a touché cette autre école du secteur. Du côté des nouveautés, l’école des Abeilles (1er) rejoint la liste des réhabilitations prévues, en complément d’une extension déjà dans le viseur, avec les deux écoles Saint-Charles (3e) et la Roseraie (7e). Au sein de la nouvelle équipe municipale, on souligne également que la plupart des projets ont été remodelés pour suivre le nouveau “référentiel” de l’école-type (voir notre encadré plus bas).
Quant à la reprise de l’essentiel de la liste de courses de Jean-Claude Gaudin, la nouvelle majorité aura beau jeu pour expliquer que, contrairement à ses prédécesseurs, elle financera et réalisera ce qui n’était qu’à l’état de projet. Ne reste plus qu’à réussir ce pari de la mandature… Cette première phase est à elle seule évaluée à près de 500 millions d’euros, soit davantage que lors des deux mandats précédents. Et la seconde, chiffrée à plus de 300 millions d’euros, est, elle aussi annoncée pour la fin du mandat.
UN MODÈLE D’ÉCOLE POUR SERVIR AUX DIZAINES DE CHANTIERS À VENIRSi le Plan écoles reste flou, le type d’établissements qui sortiront de terre est défini précisément dans un nouveau “référentiel”. Sous ce terme un peu technique, accompagné d’un schéma à faire cauchemarder un écolier, on retrouve des thèmes comme le positionnement des différentes salles, les accès depuis l’extérieur, les qualités attendues en terme d’acoustique, de place…
Parmi les points saillants de ce portrait-robot un peu poussé au second rang par l’addition des millions, l’idée d’une école ouverte sur les quartiers. “L’accès aux cours de récréation, aux gymnases, aux bibliothèques se fera par l’école mais aussi par l’extérieur pour que l’école reprenne sa place au centre des quartiers, comme un lieu de vie ouvert aux habitants, aux associations culturelles, sportives et d’aide aux devoirs. Là où le besoin est majeur, des professions médicales comme des généralistes, des pédiatres ou des orthophonistes pourront être accueillis pour que les enfants puissent être pris en charge”, a indiqué Benoît Payan.
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