Lisette Narducci tire un premier bilan de son "accord de gestion" avec Gaudin
Max Missak
le bureau de la maire des 2e et 3e arrondissements, le visiteur a une vue imprenable sur le littoral marin de ce qu'on appelle désormais le "triangle d'or marseillais". Mucem, Villa méditerranée, parvis des voûtes... Le Marseille qui change est sous ses fenêtres. L'autre partie de son secteur, de la Villette à la Belle de Mai, offre une vue de la ville aux reflets moins dorés.
À l'entendre, c'est pour conserver sa mairie et le lien indéfectible à ses habitants, qu'elle a passé un "accord de gestion" avec Jean-Claude Gaudin entre les deux tours. Certains y ont vu la main de Jean-Noël Guérini serrant celle du maire pour assurer sa réélection.
Lisette Narducci dénie toute manoeuvre politique, mais "le président" revient sans cesse dans la conversation. Et ce d'autant plus qu'ils sont tous les deux en campagne pour les départementales dans un nouveau canton qui fusionne leurs anciens fiefs électoraux. Elle n'oublie jamais de souligner l'endroit où le conseil général vient au secours des faibles finances de la maire de secteur pour mener à bien les projets qui lui tiennent à coeur.
car l'accord de gestion passé avec Jean-Claude Gaudin prévoyait la mise en projet d'un certain nombre d'équipements dans son secteur.
Si certains points semblent la satisfaire - notamment concernant les écoles - la liste des griefs est la plus longue. Même si, çà et là, l'argent du conseil général permet de consolider certains projets.
Il faut doute y voir un effet de la campagne des départementales où Lisette Narducci affrontera à droite Marie-Claude Bruguière et Thomas Mazet. Commerçante de la Belle de Mai, la première avait été une des rares voix à l'UMP à critiquer l'accord passé avec la secrétaire générale du parti radical de gauche des Bouches-du-Rhône au beau milieu de la campagne.
Elle retrouvera également sur sa route l'ancienne juge d'instruction, Laurence Vichnievsky, investie par Europe écologie-Les Verts pour porter le fer sur les soupçons de corruption qui pèsent toujours sur le prédécesseur de Lisette Narducci dans ce bureau avec vue sur mer.
Qu'avez vous obtenu en contrepartie de l'accord passé entre les deux tours des municipales avec Jean-Claude Gaudin ?
L'accord avec le maire est un accord de gestion et non pas un accord politique. Après le premier tour, j'ai lancé un appel aux force de gauche pour se rassembler et faire barrage au Front national. Je n'ai pas été entendue. Le lundi matin, Jean-Claude Gaudin m'a appelée pour me dire qu'il aimerait discuter. J'ai donné mon accord en contrepartie de la possibilité de conserver mon poste de maire et surtout les membres de mon équipe dont la plupart m'accompagne depuis le début. Leur spécificité première est qu'ils habitent comme moi le secteur ce qui n'est pas le cas de tous les maires de secteur. J'ai obtenu d'en conserver six sur neuf qui sont aujourd'hui mes adjoints.
Aujourd'hui, j'ai des rendez-vous réguliers avec le maire ou le directeur général des services. Avec cet accord, je souhaitais qu'il entende mes revendications concernant les équipements des 2/3 et notamment les écoles. Ces arrondissements comptent parmi les plus grandes écoles de la ville et elles sont saturées. J'ai donc obtenu la programmation de trois écoles. La première étant l'école provisoire de la caserne Bugeaud dont l'ouverture est prévue à la rentrée 2015.
On se souvient qu'une de vos adjointes, Soraya Larguem était en première ligne lors des mouvements de colère des parents d'élève de l'école National au printemps. Elle agissait en accord avec vous ?
Je l'ai choisie parce qu'elle faisait partie des parents d'élève de cette école et qu'elle était particulièrement investie sur ce sujet. Nous avons donc obtenu cette école provisoire de huit classes. Nous avons également obtenu qu'une deuxième école soit programmée au sein de la Friche Belle de Mai. Enfin, dernièrement, alors que nous assistions tous les deux à la pose de la première pierre d'une école privée qui s'est construite en face de l'école Ruffi, j'ai fait remarquer au maire que l'école publique qui lui fait face était installée depuis plusieurs décennies dans des préfabriqués. Sa reconstruction doit être prochainement programmée. En revanche, je refuse une démolition/reconstruction sur place. Je l'ai déjà vécue lors des travaux de l'école Vincent-Leblanc. Les enfants partaient tous les jours en car pour une école aux Olives (13e arrondissement, ndlr). Ce n'est pas possible. Nous recherchons avec Danièle Casanova et les responsables d'Euroméditerranée un terrain disponible à proximité. Enfin, les travaux à venir sur les terrains des casernes du Muy prévoient également la création d'une école.
Quelles étaient vos autres revendications ?
Je lui ai récemment écrit pour lui faire part des aberrations de la taxe d'habitation. J'ai joint à mon courrier des copies des feuilles d'imposition d'habitants de Saint Mauront qui paient pour certains 1907 ou 2204 euros par an.
Mais n'est-ce pas la responsabilité de l'État qui n'a jamais révisé le cadastre qui fixe la valeur locative ?
Peut-être. Mais la Ville et la communauté urbaine perçoivent l'essentiel des fruits de cet impôt. Ils peuvent faire un geste pour les habitants du 3e. Je l'ai aussi alerté sur la question de la sécurité. Là aussi, c'est une question qui concerne l'État et je suis en rapport régulier avec le préfet de police et le directeur départemental de la sécurité publique. Mais je regrette qu'après avoir passé beaucoup de temps dans les réunions de concertation avec les habitants du boulevard National, les 66 caméras prévues pour mon secteur ne sont toujours pas installées. Et elles ne sont pas près de l'être. En effet, personne ne m'a dit à l'époque que si le projet de rénovation prévoyait bien les fourreaux pour accueillir les mâts des caméras, il faudrait faire de nouveaux travaux pour "tirer les fils" et raccorder les futurs caméras au réseau.
Enfin, j'insiste également sur les espaces verts, trop peu nombreux à mon sens sur ces deux arrondissements qui font partie du centre-ville. J'aimerai obtenir d'enfin ouvrir la halle Kléber, toujours fermée après de coûteux travaux. Il en va de même pour le jardin Ruffi qui est très mal fréquenté. Cela fait des années que je demande à la Ville la possibilité de disposer d'un agent assermenté qui ferme le jardin la nuit. Jusque-là, je n'ai pas eu gain de cause
Vous aviez aussi le projet de déplacer une partie des activités du centre social de la Belle de Mai au grand dam de certaines associations du quartier ?
Je veux rétablir un certain nombre de vérités à ce sujet. J'ai consulté la présidente de la fédération Léo-Lagrange qui gère cet équipement ainsi que son directeur. J'ai ensuite pris contact avec Alain Arnaudet le directeur de la Friche. Je leur ai proposé de déplacer les activités jeunesse du centre social à la Friche pour occuper un des plateaux remis à neuf de cet équipement financé par l'argent des collectivités locales. Il y a là des salles de théâtre, des jeux d'enfants, bientôt un plateau sportif. Cela me paraissait logique d'en faire profiter les enfants du quartier. Et justement ceux qui sont à l'origine de la polémique ne cessent de dire qu'il faudrait plus ouvrir la Friche sur le quartier.
Avec ce déménagement, l'idée est de conserver les activités famille et petite enfance sur le site existant et de trouver une solution pour un centre senior très mal adapté qui pourrait déménager sur ce centre social. Mais il n'a jamais été question de le fermer comme semblent le dire le président du comité d'intérêt de quartier, Serge Pizzo et la présidente de l'association Brouettes et compagnie. J'aurai aimé qu'ils m'invitent aux réunions qu'ils ont organisées.
Il était également question d'installer une bibliothèque. Mais il semble que celles de la Ville aient quelques difficultés à fonctionner. Comment sera financé son fonctionnement ?
J'avais la réponse à tout. L'idée était d'installer une bibliothèque gérée par une association ou en direct par la mairie de secteur en partenariat avec la bibliothèque départementale de prêt. Le président était tout à fait d'accord.
Le président ?
(Elle sourit) Le président Guérini. Ensemble, nous avions trouvé un local adéquat pour créer cette bibliothèque. Mais, visiblement Marie-Claude Bruguière [présidente de l'association des commerçants de la Belle de Mai et adversaire de Lisette Narducci pour les départementales, ndlr] a oeuvré pour qu'un Leader Price s'installe sur le site que nous avions repéré. L'adjointe au commerce Solange Biaggi m'a assuré qu'elle n'avait pas été consultée pour autoriser cette installation, ce qui m'étonne un peu pour un supermarché discount. Je trouve cela inacceptable. Surtout quand on connaît les difficultés du petit commerce. Par exemple, il manque un pressing à la Belle de Mai.
Est-ce que la présidence d'Euroméditerranée faisait partie de l'accord d'entre deux tours?
Je n'ai jamais cru à la présidence d'Euroméditerranée. Je fais partie des élus du conseil d'administration depuis la création de l'établissement. Les présidents sont élus en moyenne tous les trois ans et, généralement, celle-ci fait l'objet d'un consensus politique entre l'État et les collectivités qui financent Euroméditerranée. Quand Michel Vauzelle a été élu et que j'ai vu que, pour la première fois depuis 1995, les fonctionnaires prendre part au vote, j'ai su qu'il n'y avait pas lieu d'espérer que la présidence tourne entre les institutions.
Ils avaient pris part au vote lors de l'élection de Guy Teissier...
À cette époque, il y avait un consensus entre les institutions. Et cela ne change rien au fond du problème. Auparavant l'État finançait l'établissement à hauteur de 50%. Cela pouvait paraître logique qu'ils participent au vote à ce moment-là. Désormais il finance à hauteur de 30%, il n'y a pas de raison que les fonctionnaires qui représentent les différents ministères participent au vote. À l'automne quand le conseil d'administration a de nouveau été réuni pour élire le président, j'ai posé la question au préfet. Un peu gêné, il a fait un long détour pour expliquer que les fonctionnaires prendraient part au vote. Avec le soutien de Jean-Noël Guérini, le maire a jugé qu'il était juste que la présidence revienne à un représentant du conseil général. En voyant la manière dont le vote allait se passer, j'ai préféré retirer ma candidature. Bernard Morel a été élu pour quelques mois seulement.
Revenons à votre secteur, le collège Versailles est très enclavé. Avec un financement du conseil général, des travaux devaient permettre de lui offrir un vrai parvis. Pourtant rien n'a changé dans cette impasse...
Il y avait effectivement un accord de la Ville, de la communauté urbaine, du conseil général et d'Euroméditerranée pour réaliser ces travaux. Comme le conseil général était le principal financeur, il a été décidé qu'il serait le seul maître d'oeuvre. Il a fallu deux ans pour signer la convention. Ensuite, un jury s'est réuni pour choisir le lauréat parmi trois projets proposés. Au final, aucun de ces projets n'a donné satisfaction. Le conseil général a donc décidé qu'il était plus opportun d'envisager une démolition et reconstruction de l'établissement. Elle devrait être effective en 2017 ou 2018.
Mais dans la rue de Versailles, il y a aussi d'importants problèmes de logement avec de nombreux marchands de sommeil...
J'en suis pleinement consciente. J'ai d'ailleurs organisé une réunion avec le procureur adjoint, un représentant des forces de police et de l'ensemble des autorités. Je pense qu'il faut faire de cette rue un cas d'école du mal-logement. Ce qui se passe dans les immeubles de cette rue est particulièrement indigne. J'estime qu'il faut des mesures exceptionnelles pour mettre fin au règne des marchands de sommeil. Euroméditerranée pourrait y mener une opération d'amélioration de l'habitat renforcé. Pour l'instant, ces discussions n'ont pas encore abouti.
Le calendrier électoral fait que vous êtes de nouveau en campagne pour les départementales au côté de Jean-Noël Guérini. Le PS et l'UMP ne placent pas en face de vous des personnalités connues. Cela vous offre un boulevard ?
Je dis toujours à mes adjoints qu'une fois élus, nous sommes en campagne constamment. Cela fait partie de notre mandat. Et quand je suis en campagne, je regarde droit devant, jamais sur les côtés. Maintenant mes adversaires doivent faire attention aux arguments qu'ils utilisent dans cette campagne. Jean-Noël Guérini n'a jamais été condamné. Mais, encore une fois, cela ne me dérange pas. Mes vrais adversaires dans cette élection sont le Front national.
Correction : lundi 16 février, suppression du nombre de caméras du boulevard national. Les 66 caméras concernent l'ensemble du secteur. Enfin, Lisette Narducci précise que c'est à sa demande que le préfet a indiqué que les représentants de l'Etat prendrait part au vote lors de l'élection du président d'Euroméditerranée.
À l'entendre, c'est pour conserver sa mairie et le lien indéfectible à ses habitants, qu'elle a passé un "accord de gestion" avec Jean-Claude Gaudin entre les deux tours. Certains y ont vu la main de Jean-Noël Guérini serrant celle du maire pour assurer sa réélection.
Lisette Narducci dénie toute manoeuvre politique, mais "le président" revient sans cesse dans la conversation. Et ce d'autant plus qu'ils sont tous les deux en campagne pour les départementales dans un nouveau canton qui fusionne leurs anciens fiefs électoraux. Elle n'oublie jamais de souligner l'endroit où le conseil général vient au secours des faibles finances de la maire de secteur pour mener à bien les projets qui lui tiennent à coeur.
car l'accord de gestion passé avec Jean-Claude Gaudin prévoyait la mise en projet d'un certain nombre d'équipements dans son secteur.
Si certains points semblent la satisfaire - notamment concernant les écoles - la liste des griefs est la plus longue. Même si, çà et là, l'argent du conseil général permet de consolider certains projets.
Il faut doute y voir un effet de la campagne des départementales où Lisette Narducci affrontera à droite Marie-Claude Bruguière et Thomas Mazet. Commerçante de la Belle de Mai, la première avait été une des rares voix à l'UMP à critiquer l'accord passé avec la secrétaire générale du parti radical de gauche des Bouches-du-Rhône au beau milieu de la campagne.
Elle retrouvera également sur sa route l'ancienne juge d'instruction, Laurence Vichnievsky, investie par Europe écologie-Les Verts pour porter le fer sur les soupçons de corruption qui pèsent toujours sur le prédécesseur de Lisette Narducci dans ce bureau avec vue sur mer.
Qu'avez vous obtenu en contrepartie de l'accord passé entre les deux tours des municipales avec Jean-Claude Gaudin ?
L'accord avec le maire est un accord de gestion et non pas un accord politique. Après le premier tour, j'ai lancé un appel aux force de gauche pour se rassembler et faire barrage au Front national. Je n'ai pas été entendue. Le lundi matin, Jean-Claude Gaudin m'a appelée pour me dire qu'il aimerait discuter. J'ai donné mon accord en contrepartie de la possibilité de conserver mon poste de maire et surtout les membres de mon équipe dont la plupart m'accompagne depuis le début. Leur spécificité première est qu'ils habitent comme moi le secteur ce qui n'est pas le cas de tous les maires de secteur. J'ai obtenu d'en conserver six sur neuf qui sont aujourd'hui mes adjoints.
Aujourd'hui, j'ai des rendez-vous réguliers avec le maire ou le directeur général des services. Avec cet accord, je souhaitais qu'il entende mes revendications concernant les équipements des 2/3 et notamment les écoles. Ces arrondissements comptent parmi les plus grandes écoles de la ville et elles sont saturées. J'ai donc obtenu la programmation de trois écoles. La première étant l'école provisoire de la caserne Bugeaud dont l'ouverture est prévue à la rentrée 2015.
On se souvient qu'une de vos adjointes, Soraya Larguem était en première ligne lors des mouvements de colère des parents d'élève de l'école National au printemps. Elle agissait en accord avec vous ?
Je l'ai choisie parce qu'elle faisait partie des parents d'élève de cette école et qu'elle était particulièrement investie sur ce sujet. Nous avons donc obtenu cette école provisoire de huit classes. Nous avons également obtenu qu'une deuxième école soit programmée au sein de la Friche Belle de Mai. Enfin, dernièrement, alors que nous assistions tous les deux à la pose de la première pierre d'une école privée qui s'est construite en face de l'école Ruffi, j'ai fait remarquer au maire que l'école publique qui lui fait face était installée depuis plusieurs décennies dans des préfabriqués. Sa reconstruction doit être prochainement programmée. En revanche, je refuse une démolition/reconstruction sur place. Je l'ai déjà vécue lors des travaux de l'école Vincent-Leblanc. Les enfants partaient tous les jours en car pour une école aux Olives (13e arrondissement, ndlr). Ce n'est pas possible. Nous recherchons avec Danièle Casanova et les responsables d'Euroméditerranée un terrain disponible à proximité. Enfin, les travaux à venir sur les terrains des casernes du Muy prévoient également la création d'une école.
Quelles étaient vos autres revendications ?
Je lui ai récemment écrit pour lui faire part des aberrations de la taxe d'habitation. J'ai joint à mon courrier des copies des feuilles d'imposition d'habitants de Saint Mauront qui paient pour certains 1907 ou 2204 euros par an.
Mais n'est-ce pas la responsabilité de l'État qui n'a jamais révisé le cadastre qui fixe la valeur locative ?
Peut-être. Mais la Ville et la communauté urbaine perçoivent l'essentiel des fruits de cet impôt. Ils peuvent faire un geste pour les habitants du 3e. Je l'ai aussi alerté sur la question de la sécurité. Là aussi, c'est une question qui concerne l'État et je suis en rapport régulier avec le préfet de police et le directeur départemental de la sécurité publique. Mais je regrette qu'après avoir passé beaucoup de temps dans les réunions de concertation avec les habitants du boulevard National, les 66 caméras prévues pour mon secteur ne sont toujours pas installées. Et elles ne sont pas près de l'être. En effet, personne ne m'a dit à l'époque que si le projet de rénovation prévoyait bien les fourreaux pour accueillir les mâts des caméras, il faudrait faire de nouveaux travaux pour "tirer les fils" et raccorder les futurs caméras au réseau.
Enfin, j'insiste également sur les espaces verts, trop peu nombreux à mon sens sur ces deux arrondissements qui font partie du centre-ville. J'aimerai obtenir d'enfin ouvrir la halle Kléber, toujours fermée après de coûteux travaux. Il en va de même pour le jardin Ruffi qui est très mal fréquenté. Cela fait des années que je demande à la Ville la possibilité de disposer d'un agent assermenté qui ferme le jardin la nuit. Jusque-là, je n'ai pas eu gain de cause
Vous aviez aussi le projet de déplacer une partie des activités du centre social de la Belle de Mai au grand dam de certaines associations du quartier ?
Je veux rétablir un certain nombre de vérités à ce sujet. J'ai consulté la présidente de la fédération Léo-Lagrange qui gère cet équipement ainsi que son directeur. J'ai ensuite pris contact avec Alain Arnaudet le directeur de la Friche. Je leur ai proposé de déplacer les activités jeunesse du centre social à la Friche pour occuper un des plateaux remis à neuf de cet équipement financé par l'argent des collectivités locales. Il y a là des salles de théâtre, des jeux d'enfants, bientôt un plateau sportif. Cela me paraissait logique d'en faire profiter les enfants du quartier. Et justement ceux qui sont à l'origine de la polémique ne cessent de dire qu'il faudrait plus ouvrir la Friche sur le quartier.
Avec ce déménagement, l'idée est de conserver les activités famille et petite enfance sur le site existant et de trouver une solution pour un centre senior très mal adapté qui pourrait déménager sur ce centre social. Mais il n'a jamais été question de le fermer comme semblent le dire le président du comité d'intérêt de quartier, Serge Pizzo et la présidente de l'association Brouettes et compagnie. J'aurai aimé qu'ils m'invitent aux réunions qu'ils ont organisées.
Il était également question d'installer une bibliothèque. Mais il semble que celles de la Ville aient quelques difficultés à fonctionner. Comment sera financé son fonctionnement ?
J'avais la réponse à tout. L'idée était d'installer une bibliothèque gérée par une association ou en direct par la mairie de secteur en partenariat avec la bibliothèque départementale de prêt. Le président était tout à fait d'accord.
Le président ?
(Elle sourit) Le président Guérini. Ensemble, nous avions trouvé un local adéquat pour créer cette bibliothèque. Mais, visiblement Marie-Claude Bruguière [présidente de l'association des commerçants de la Belle de Mai et adversaire de Lisette Narducci pour les départementales, ndlr] a oeuvré pour qu'un Leader Price s'installe sur le site que nous avions repéré. L'adjointe au commerce Solange Biaggi m'a assuré qu'elle n'avait pas été consultée pour autoriser cette installation, ce qui m'étonne un peu pour un supermarché discount. Je trouve cela inacceptable. Surtout quand on connaît les difficultés du petit commerce. Par exemple, il manque un pressing à la Belle de Mai.
Est-ce que la présidence d'Euroméditerranée faisait partie de l'accord d'entre deux tours?
Je n'ai jamais cru à la présidence d'Euroméditerranée. Je fais partie des élus du conseil d'administration depuis la création de l'établissement. Les présidents sont élus en moyenne tous les trois ans et, généralement, celle-ci fait l'objet d'un consensus politique entre l'État et les collectivités qui financent Euroméditerranée. Quand Michel Vauzelle a été élu et que j'ai vu que, pour la première fois depuis 1995, les fonctionnaires prendre part au vote, j'ai su qu'il n'y avait pas lieu d'espérer que la présidence tourne entre les institutions.
Ils avaient pris part au vote lors de l'élection de Guy Teissier...
À cette époque, il y avait un consensus entre les institutions. Et cela ne change rien au fond du problème. Auparavant l'État finançait l'établissement à hauteur de 50%. Cela pouvait paraître logique qu'ils participent au vote à ce moment-là. Désormais il finance à hauteur de 30%, il n'y a pas de raison que les fonctionnaires qui représentent les différents ministères participent au vote. À l'automne quand le conseil d'administration a de nouveau été réuni pour élire le président, j'ai posé la question au préfet. Un peu gêné, il a fait un long détour pour expliquer que les fonctionnaires prendraient part au vote. Avec le soutien de Jean-Noël Guérini, le maire a jugé qu'il était juste que la présidence revienne à un représentant du conseil général. En voyant la manière dont le vote allait se passer, j'ai préféré retirer ma candidature. Bernard Morel a été élu pour quelques mois seulement.
Revenons à votre secteur, le collège Versailles est très enclavé. Avec un financement du conseil général, des travaux devaient permettre de lui offrir un vrai parvis. Pourtant rien n'a changé dans cette impasse...
Il y avait effectivement un accord de la Ville, de la communauté urbaine, du conseil général et d'Euroméditerranée pour réaliser ces travaux. Comme le conseil général était le principal financeur, il a été décidé qu'il serait le seul maître d'oeuvre. Il a fallu deux ans pour signer la convention. Ensuite, un jury s'est réuni pour choisir le lauréat parmi trois projets proposés. Au final, aucun de ces projets n'a donné satisfaction. Le conseil général a donc décidé qu'il était plus opportun d'envisager une démolition et reconstruction de l'établissement. Elle devrait être effective en 2017 ou 2018.
Mais dans la rue de Versailles, il y a aussi d'importants problèmes de logement avec de nombreux marchands de sommeil...
J'en suis pleinement consciente. J'ai d'ailleurs organisé une réunion avec le procureur adjoint, un représentant des forces de police et de l'ensemble des autorités. Je pense qu'il faut faire de cette rue un cas d'école du mal-logement. Ce qui se passe dans les immeubles de cette rue est particulièrement indigne. J'estime qu'il faut des mesures exceptionnelles pour mettre fin au règne des marchands de sommeil. Euroméditerranée pourrait y mener une opération d'amélioration de l'habitat renforcé. Pour l'instant, ces discussions n'ont pas encore abouti.
Le calendrier électoral fait que vous êtes de nouveau en campagne pour les départementales au côté de Jean-Noël Guérini. Le PS et l'UMP ne placent pas en face de vous des personnalités connues. Cela vous offre un boulevard ?
Je dis toujours à mes adjoints qu'une fois élus, nous sommes en campagne constamment. Cela fait partie de notre mandat. Et quand je suis en campagne, je regarde droit devant, jamais sur les côtés. Maintenant mes adversaires doivent faire attention aux arguments qu'ils utilisent dans cette campagne. Jean-Noël Guérini n'a jamais été condamné. Mais, encore une fois, cela ne me dérange pas. Mes vrais adversaires dans cette élection sont le Front national.
Correction : lundi 16 février, suppression du nombre de caméras du boulevard national. Les 66 caméras concernent l'ensemble du secteur. Enfin, Lisette Narducci précise que c'est à sa demande que le préfet a indiqué que les représentants de l'Etat prendrait part au vote lors de l'élection du président d'Euroméditerranée.
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