dimanche 11 février 2024

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Lieu de baignade au pied du Mucem : un plongeon à 6,5 millions d’euros

INFO MARSACTU
le 8 Fév 2024
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Comme Benoît Payan s'y était engagé, on pourra désormais nager entre le Mucem et le fort Saint-Jean tous les étés. Mais ce nouvel aménagement recèle de nombreuses difficultés qui promettent une facture salée pour la municipalité.

Visuel transmis par la Ville de Marseille aux entreprises candidates. (Photo : DR)
Visuel transmis par la Ville de Marseille aux entreprises candidates. (Photo : DR)

C’est une promesse régulièrement répétée par Benoît Payan. Bientôt il sera possible de se baigner entre le Mucem et le fort Saint-Jean. Le maire de Marseille est sur le point de pouvoir donner le top départ des plongeons légaux dans la darse au début de l’été 2024. C’est en tout cas l’objectif fixé aux entreprises qui avaient jusqu’au mardi 6 février pour déposer leur réponse à l’appel d’offres municipal.

Qualité de l’eau, surveillance, consignes, toilettes, douches… Les enjeux ne sont en réalité pas ceux des trempettes sauvages du Petit Nice ou des pierres plates. Ils doivent correspondre aux standards d’une plage, drapeau vert compris. Ces embûches ont un coût, important : selon nos informations, la Ville de Marseille estime déjà à 6,5 millions d’euros les dépenses à effectuer dans les trois prochaines années pour concevoir le projet de base puis ses extensions. En cause, des installations qui doivent être pensées spécifiquement pour le lieu et ses complexités. Elles devront être démontables et remisables d’un été à l’autre.

LE GOÛT D’UNE TREMPETTE SAUVAGE, LE COÛT D’UNE PLAGE

Ce qui pour le badaud pouvait sembler être bête comme l’installation de deux échelles de part et d’autre n’avait en réalité rien de simple. “Ce lieu est un espace portuaire n’appartenant pas à la Ville, et qui n’a pas été conçu pour la baignade. Au fur et à mesure des études engagées pour mener à bien ce projet, il s’est avéré que le dispositif anti-houle représente en l’état un danger pour les nageurs. En effet, les espaces vides sous les quais de ce dispositif peuvent provoquer la noyade des baigneurs s’ils se retrouvent piégés”, expliquait la Ville au moment d’acter le décalage de son projet initialement prévu pour l’été 2023.

À l’arrivée, la facture pour un équipement ouvert trois mois dans l’année paraît lourde.  En comparaison, la construction de la future piscine Bougainville, au pied de Félix-Pyat, coûtera 15 millions d’euros et proposera un bassin sportif et un espace d’apprentissage. À la mairie, on objecte que le coût de fonctionnement ne sera pas le même que pour la baignade au Mucem, en raison par exemple du prix des fluides ou des dépenses de personnel. Précédemment, plusieurs responsables municipaux ont aussi mis en avant une occasion inespérée d’offrir un accès à l’eau sur un littoral Nord quasi intégralement bouché par le Grand port maritime, qui ne concède aux baigneurs que les plages de Corbières tout au nord de la ville.

La position est proche de celle de l’association des Libres nageurs, chez qui l’idée d’un spot de baignade au Mucem a germé. “S’il est possible de réaliser une marina olympique de plusieurs dizaines de millions d’euros pour les JO avec le concours de l’État et de l’ensemble des collectivités territoriales, il est tout à fait réaliste de trouver une solution pour assurer la sécurité de tous et toutes et d’offrir aux Marseillais un accès libre et gratuit à la baignade sur ce plan d’eau idéalement situé”, poussait l’association l’été dernier.

UN BASSIN D’APPRENTISSAGE EN OPTION

La suite des opérations pour ouvrir au début de l’été ressemble à un sprint. La mairie va devoir examiner les potentielles offres qui lui ont été proposées. Il s’agira notamment de vérifier si le ou les candidats – la municipalité explique ne pas pouvoir juridiquement s’exprimer sur ce point – rentrent dans l’enveloppe financière imaginée par la Ville.

Il faudra aussi choisir entre les différents scénarios d’aménagement. La Ville a prévu un marché couvrant des possibilités nombreuses. Cela concerne l’aménagement des pontons pour lequel quatre scénarios ont été imaginés. Cela concerne aussi les services rendus. En effet, comme l’avait relevé 20 minutes, l’apprentissage de la natation nécessiterait des installations supplémentaires. Réglementairement, les maîtres-nageurs ne peuvent enseigner les premiers mouvements de brasse que dans un bassin d’une profondeur maximale de 1,30 mètre. Questionnée par Marsactu, la Ville de Marseille a précisé qu’un rapport présentant le projet serait débattu au conseil municipal du 16 février et que les élus apporteraient leurs réponses à cette occasion.

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