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Tram à la Belle de Mai : après un faux débat entre institutions, un tracé et des démolitions
Métropole et Ville se sont accordées sur le tracé du tram à la Belle de Mai. Après un an de discussions, le projet est similaire à celui présenté en décembre 2023 et prévoit de détruire près de 150 logements rue Loubon.
Ville et métropole avancent sur les mêmes rails. Après près d’un an de discussions sur le tracé du tramway à la Belle de Mai, gauche et droite se sont accordées sur un plan, qui sera voté lors du prochain conseil métropolitain, jeudi 5 décembre. “Le bon sens a pris le dessus”, se félicite Solange Biaggi, conseillère métropolitaine (LR) déléguée aux commerces, centre-ville, CIQ et aménagement. Au-delà de sa rareté, cette concordance étonne. Car le trajet reste sensiblement le même que celui proposé par la métropole en décembre 2023, auquel la mairie s’était opposée. Prévu pour 2030, le tram reliera d’abord Arenc à la place Burel, en passant par le boulevard National, la rue Loubon et la Belle de Mai. Dans l’autre sens, il traversera Bon-Secours, puis passera par la rue d’Orange.
“Bingo !”
“Notre point d’accroche, c’était l’impact foncier”, rappelle Anthony Krehmeier, maire (PS) des 2e et 3e arrondissements de Marseille. Pour faire passer au même endroit tramway, voitures, bus, vélos et piétons, la rue doit mesurer au moins onze mètres de large. Sur trois tronçons de la sinueuse rue Loubon, ancienne voie villageoise, l’espace entre les bâtiments qui se font face n’est que de neuf mètres. La métropole prévoyait donc “d’acquérir certaines parcelles et bâtis”. En d’autres termes, de démolir des immeubles au niveau de ces zones dites de “pincement”. Cela est toujours le cas dans ce nouveau plan. Le café d’Alger, à l’angle du boulevard National et de la rue Loubon, devrait disparaître. De même pour la copropriété située en face du cinéma Le Gyptis. Là-dessus, la mairie avait déjà donné son accord, affirmant que “pour faire ce tram, on ne peut pas ne rien casser”.
Le projet bloquait au niveau de la place Caffo, où se termine la rue Loubon. C’est ici que se trouve le “noyau villageois de la Belle de Mai”, comme s’accordent à l’appeler élus et habitants. En prenant ce tronçon, le tram sacrifiait une dizaine de petits immeubles, avec commerces au rez-de-chaussée, ce contre quoi la mairie de secteur s’opposait jusqu’alors. Dans le projet actuel, validé par la mairie, les démolitions sont encore envisagées. Mais la métropole promet des compléments d’études afin de “garantir le maintien de cet îlot”. Ce qui a fini par convaincre la Ville. “Pour ces études, je dis bingo !”, s’enthousiasme Anthony Krehmeier.
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