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"Ils se croient dans leur salon" : à Marseille, barbecue sauvage et écran géant sur une place les soirs de match
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ICI C'EST MON QUARTIER. Les riverains de la place César Baldaccini (3e arrondissement de Marseille) dénoncent des regroupements d'individus qui prennent possession des lieux les soirs de match, avec de nombreuses incivilités : nuisances sonores, dégradations, violences. Plusieurs plaintes sont déposées.
Cela fait à peine 18 mois qu'il habite un T2 donnant sur la petite place Baldaccini. Pourtant Hassen, père de quatre enfants, veut déménager au plus vite : "Mes enfants me disent "papa, on veut changer de maison. C'est impossible de vivre ici", lâche le père de famille.
Barbecues, chaises, tables et canapé
Comme lui, les riverains sont excédés depuis plusieurs semaines par des regroupements qui peuvent atteindre plusieurs dizaines d'individus. "Ils font comme si ils étaient sur une terrasse privée, ou dans leur salon. Ils viennent avec des chaises, des tables et ils s'installent" raconte Jeanne, qui habite à quelques mètres de la place.
À ses côtés, Marc, son époux, pousse un coup de gueule : "ils apportent des barbecues, il y a même un canapé. Ils mettent la musique à fond, ils empêchent tout le monde de dormir".
Un drap tendu sur un mur pour servir d'écran à un rétroprojecteur
Les soirs de match, ces hommes, venus des rues alentours, vont jusqu'à installer un écran géant au fond de la place : "Ils tendent un drap ou dresse un matelas contre le mur, qu'ils font tenir comme ils peuvent. Ça leur sert d'écran pour leur rétroprojecteur. Ils font courir les fils à même le sol jusque de l'autre côté de la rue pour trouver une alimentation électrique" explique Pierre, dont le logement donne sur la place.
Se retrouver entre amis les soirs de match, ce n'est pas ce qui dérange les riverains. Ce sont les nuisances qui en découlent : "Ils s'alcoolisent, ils laissent toutes leurs canettes de bière que l'on retrouve le matin par terre. Ils hurlent, ils mettent la musique à fond, parfois jusqu'à 5h du matin. Ils font aussi du feu en brûlant des palettes, ils ont endommagé la fresque qui orne le mur de la place" s'indigne Claude Tabet, président du Comité d'Intérêt de quartier (CIQ).
"Malgré quatre dispositifs anti-bruit, on entend encore la musique"
Des voisins dénoncent également des bagarres et la consommation de cannabis ou de protoxyde d'azote sur cette place. Mais ce sont bien les nuisances sonores qui exaspèrent les habitants: "Nous avons des volets en bois, un store roulant, du double vitrage, et une double épaisseur de rideaux de studio d'enregistrement. Malgré ces quatre dispositifs anti-bruit, nous entendons encore la musique quand ils poussent les basses à fond" précise Pierre.
Les riverains ont lancé une pétition, déposé plusieurs plaintes et on alerté les autorités. "Parfois la police vient, elle les fait partir, mais ils reviennent" s'indigne Marc. "Depuis le début du mois de septembre, nous avons appelé la police une vingtaine de fois, il n'y aucun effet" s'agace Pierre. "C'est à se demander si tout cela est autorisé. Rien ne bouge" conclue Claude Tabet.
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