lundi 22 février 2010

A Marseille, la RTM épingle 500 fraudeurs par jour


Publié le lundi 22 février 2010 à 08H23 (la Provence)

Un trajet sur 5 se fait sans ticket mais les amendes pleuvent


La RTM devra proposer le ticket solo à moitié prix pour se conformer à la loi SRU.

Depuis quelques mois, la RTM sort l’artillerie lourde contre les fraudeurs. Une politique de répression assumée pour reconquérir les 18,5 millions d’euros qui lui échappent.

Photo Cyril SOLLIER

"La prévention autant que possible, la répression autant que nécessaire", avait prévenu Karim Zéribi, le président de la RTM, pour le lancement de la grande campagne de la régie contre la fraude, en octobre dernier.

Six mois plus tard, la "nécessité" a fait loi dans les bus et métro, où les vérificateurs conduisent une politique répressive assumée. Plus de 15 000 PV ont été dressés pour le seul mois de janvier, soit une moyenne de… 500 par jour ! "C’est plus du double qu’en janvier 2009", calcule le président de la RTM, qui attribue ces chiffres à la réorganisation des contrôles de billets dans les bus-métro-tramway.

De 270, l’équipe des vérificateurs est passée à 300 hommes ; et surtout, ces agents sont progressivement assermentés, ce qui limite les déclarations d’identité fantaisistes : les contrevenants, tenus de délivrer leurs papiers, ne peuvent plus mentir sur le nom et leur adresse.

Résultat : "Le taux de recouvrement a progressé de 35 % pour atteindre environ 50 %", assure Karim Zeribi, qui compte bien réduire le gouffre financier que représente la fraude. Un autre volet du programme sera l’installation de portillons anti-fraude dans le métro en remplacement des tourniquets. L’opération sera bouclée en septembre 2011, pour 6 M d'euros.

Pour la RTM, le jeu en vaut la chandelle : ces dix dernières années, le taux de fraude dans les transports marseillais a plus que doublé, passant de 9,9 % à plus de 19 %. Sur les 550 000 voyages enregistrés chaque jour, on estime ainsi que 100 000 (quasiment un sur 5) se font sans ticket. Soit une perte de 18,5 millions d’euros pour la régiec’est-à-dire pour le contribuable de MPM.

Sophie Manelli (smanelli@laprovence-presse.fr)



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